Chanson d’automne

S’épanchent les diffuses Souffles argentés, Les pleurs matins, La lune brune, Paroles que l’on dit jamais.

Les feuilles se freinent, Le temps de devant, Est sombre, est trouble, Et le pastel des sonnets Sur les noires volutes d’absinthe.

Le vent sur la mer luit. Se dresse un grand arbre. Le ciel s’est fermé, Et l’ombre se feuillette.

Tout cela est joli, Tout ne fait que là, Les souvenirs n’ont pas effrayé.

  • Alfred de Musset